lundi 14 janvier 2008

Dernier soir sous la pluie madrilène, ultime avant l’abîme



Le hasard fait parfois bien les choses.
La pluie battante obligeait à aller de porte cochère en magasin, le chuintement des portes automatiques, les sacs en plastiques distribués par les vendeuses pour emballer le parapluie, rose, forcément rose ,-) signalaient le havre temporaire mais sec et chaud avant d’arpenter à nouveau le trottoir et son déluge jusqu’au prochain refuge.
Et l’un de ces derniers, dans le jour déclinant, fût l’Hôtel des Poste, meringue du plus pur ecclectisme architectural qui abritait ce jour là une exposition d’une sélection de photos de Martin Chambi, photographe péruvien de la première moitié du XXe siècle. Une révélation qui nous laissa largement le temps de nous sécher.
C'était du temps où j'étais autre chose que solipère à mi-temps.
La fatigue incite parfois à la résignation, à s'efforcer de se dire que je n'attends rien de plus, je n'espère rien de plus, mais dans un coin de mon vide cérébral s'agite un petit lutin, ange ou démon, qui me dit qu'espérer, croire et rester fidèle à ses idées, à ses principes, à ses rèves, les faire vivre et si possible les vivre, c'est encore ce qui se fait de mieux. Et j'en ai envie.
Se résigner à ne pouvoir être tout pour l'Autre, espérer que l'on est assez. Je n'oublie rien, de la Grèce à Venise, et j'espère l'infinité des mondes qui peuvent encore suivre, dans un temps qui soit autre qu'une alternance d'avec et sans.

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