mercredi 23 janvier 2008

L'Ombre du vent

"Le destin attend toujours au coin de la rue. Comme un voyou, une pute ou un vendeur de loterie : ses trois incarnations favorites. Mais il ne vient pas vous démarcher à domicile. Il faut aller à sa rencontre."
Carlos Ruiz Zafon, "L'Ombre du vent"


A toute chose malheur est bon, c'est ce que dit la sagesse populaire, comme si le peuple pouvait être sage. Passons.
Ce fut une journée de m…, mais une vraie journée de m… Une de ces journées perdues. Comme tant de journées. Pourtant, mon horoscope me promettait Vénus dans mon ciel et dans mon couple. Saloperies de planètes, jamais là quand on en a besoin.
Perte momentanée des illusions. Mais je n'ai qu'une vie, et même comme ça, je ne veux pas renoncer à mes illusions. Je sais, plus dure sera la chute quand je me casserai la gueule. Mais j'aurai essayé de vivre mes rèves. Une de ces journées où le sentiment dominant est celui de n'exister pour personne. Même pas pour soi. Une de ces journées où renoncer à ses illusions, c'est partir.
A croire que je ne supporte pas la bière vendue en Espagne et enrichie aux herbacées pourtant réputées pour leurs vertus calmantes et avec laquelle j'ai tenté vainement de m'endormir la nuit dernière. Mais j'étais grossement contrarié.
Cette journée de m… aura connu deux moments heureux, quand même. C'est à ça qu'il faut se raccrocher.
Un déjeuner avec Petit Prince, notre moment à nous du mercredi, suivi du rituel aujourd'hui écourté de la partie d'échecs. Petit Prince, prends soin de toi et veille sur Petite Princesse. Je vous aime.

Enfin, j'ai terminé "L'Ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafon, commencé dans la solitude du réveillon de Noël, reposé ensuite parce qu'il m'y ramenait trop souvent. Un livre superbe, histoires croisées de cinq personnages principaux dans la Barcelone des années 1920, de la Guerre Civile, puis du Franquisme, flash-back nombreux, révélations et retournements de situations, beaucoup d'humour et de sensibilité, le parcours d'un homme qui veut disparaître après avoir perdu la femme de sa vie, au point de détruire jusqu'au dernier des livres qu'il a publiés.

Morceaux choisis, même si la liste n'est pas limitative et que j'y reviendrai sûrement.

"Il était vêtu de marbre et portait le monde dans son regard. Je ne me souviens guère des paroles du prêtre ni des visages d'espoir des invités dans l'église par ce matin de mars. Seuls me restent vraîment le goût de ses lèvres et, quand j'entrouvris les yeux, le serment secret que je gardai sur ma peau et dont je me suis souvenu tous les jours de ma vie."

"Les cadeaux sont donnés pour le plaisir de celui qui les offre, pas pour les mérites de celui qui les reçoit…"

"J'en sais plus que vous sur les femmes et sur le monde. Comme nous l'enseigne Freud, la femme désire l'opposé de ce qu'elle pense ou déclare, ce qui, à bien y regarder, n'est pas si terrible, car l'homme, comme nous l'enseigne monsieur de La Palice, obéit, au contraire, aux injonctions de son appareils génital ou digestif."

"Les livres sont des miroirs, et l'on n'y voit que ce qu'on porte en soi-même…"

"On n'aime véritablement qu'une fois dans sa vie, Julian, même si on ne s'en rend pas compte à temps."

"Le temps m'a appris à garder l'espoir, mais à ne jamais lui accorder une confiance excessive. L'espoir est cruel et vaniteux, sans conscience."

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est étrange... je voulais noter cette phrase et puis par fainéantise car la lire m'importe plus que l'écrire j'en ai tapé le début sur google "il était vêtu de marbre" et je la trouve sur votre blog... j'en rajouterai une La neige, indifférente, emporta mes lâches gémissements et je m'éloignai lentement dans l'aube poudreuse, ombre parmi les ombres se frayant leur chemin à travers les pellicules de Dieu."
j'espère que vous dormirez mieux ce soir

Marga Flores a dit…

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Je l'ai trouvé dans une entreprise de location appartement Barcelone.