samedi 28 mars 2009

La geole d'Athanase




C'est vrai, des fois, ici, je peux donner l'impression de me plaindre.
Si.
Un peu.

Alors que bon, y a pire. Pour le moment, mon cancer se tient tranquille, ma prostate se laisse oublier, et si le moral joue parfois au CAC 40, je n'ai plus besoin d'un traitement psy qui me ferait prendre un bidonville de Calcutta pour le Palais des Mille et Une Nuits. C'est fini, on ne me la fait plus.

Y a pire. C'est vrai. J'aurais pu être sous-PGD de Valéo. Vous imaginez sa tête ? Le Big Boss encaisse une petite enveloppe, comme ça, pour bons et loyaux services, livrée par la Brinks compte-tenu de sa valeur, alors que lui, le sous-PDG, rien, juste un billet de première en TGV pour aller expliquer aux employés de Valéo que eux aussi ont été bons et loyaux, mais que là, maintenant, c'est fini, il faut qu'ils aillent pointer ailleurs. Aux Assedic.

Non, c'est vrai, j'aurais pu être sous-PDG chez Valéo. Ouf !
Donc, je ne suis pas à plaindre.

Et dans le genre pue-la-poisse, il y en a un qui se classe dans le Top 10, c'est Athanase d'Alexandrie, du IVe siècle, qui fut plus souvent exilé qu'en poste à son Patriarcat. A une époque où le dogme variait encore d'une vallée à l'autre, où les Chrétiens s'étripaient joyeusement et religieusement pour trancher, c'est le terme, de la véritable nature du Christ, humain ou divin, voilà-t-y pas que l'Athanase s'oppose à l'arianisme et défend la doctrine de consubstantialité, c'est à dire que le Fils serait distinct du Père, mais consubstantiel du Père. Sujet sérieux s'il en est, on imagine aisément l'état de confusion mentale de Benoit XVI s'il avait vécu à l'époque. Bref, l'Athanase tranche.

Mais c'était sans compter sur la présence des empereurs de Constantinople dont dépendait Alexandrie.
Ca commence avec Constantin Ier, qui l'exile en Gaule. Puis qui meurt, 28 mois plus tard. L'alexandrin Athanase se dit alors chouette, je vais pouvoir retrouver le soleil du Nil, grâce à Constantin II, un copain de la patronale, qui remplace feu Constantin Ier.

Sauf que, quelques mois plus tard, son pote Constantin II rejoint Saint-Pierre et que c'est Constance II qui le remplace, Constance qui en voulait à mort à Athanase qui, avec ses copains de classe, l'avait obligée petite à soulever sa tunique pour livrer à leurs regards lubriques les attributs qui plus tard feraient d'elle une femme. Du moins le pensaient-ils. Constance avait alors 8 ans, mais déjà dans cette Antiquité tardive, les femmes étaient rancunières. D'autant plus qu'à compter de ce jour, toute la cour de l'école apprit que Constance était un homme que sa mère, déçue de ne pas avoir eu de fille, avait fait baptiser de ce nom ridicule.
Il est donc à nouveau exilé pour 7 ans par Constance II, avant d'être rétabli par le même inconstant Constance.
Trop heureux, Athanase débarque à Alexandrie au cri de "Jamais Dieu sans Croix".

Les Alexandrins l'acclament, le portent aux nues, multiplient les fêtes et les ôdes en vers et en pieds. Pas pour longtemps.
Dix ans plus tard, Constant, l'empereur est assassiné et Constance II reprend du service, et la phrase célèbre d'Athanase "Jamais Dieu sans Croix" prend son sens et sa prononciation actuelle "Jamais deux sans trois".

Car en effet, je vous le dis, Athanase est exilé de nouveau pour six ans, jusqu'à la mort de Constance II remplacé par Julien, dont l'arrivée sur le trône de Constantinople provoque le massacre du Patriarche Grégoire de Cappadoce par les Alexandrins. Athanase, qui dépassait alors déjà la soixantaine, se vit alors s'installer sur le trône du Patriarcat d'Alexandrie.

Pas pour longtemps, car par un soir bien arrosé avec Julien, Athanase se moque de son pote l'empereur Julien qui croit encore que le Petit Jésus est fils du Père et non consubstantiel, et que le Père Noël existe pour de vrai. Le lendemain, Athanase doit refaire ses valises pour un an, jusqu'à la mort de Julien et son remplacement par Jovien.

Athanase revient donc à Alexandrie à la mort de Jovien, avant de s'exiler volontairement pour quelques mois le temps de mettre sa comptabilité à jour, et parviendra à s'y installer définitivement jusqu'à sa mort cinq ans plus tard en profitant du bordel ambiant dans l'empire, alors dirigé par deux frères, Valentinien Ier et Valens qui n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur la nature du Petit Jésus mais partageaient le même harem impérial.

Car faute de se mettre d'accord sur la nature exacte de la chair christique, il trouvèrent un terrain d'entente et de partage sur la nature de celle des esclaves blondes aux yeux bleus.

2 commentaires:

Fantômette a dit…

Athanase, cher Athanase...a effectivement eu une vie tourmentée comme beaucoup de ses potes du IVe et particulièrement à Alexandrie. A croire que l'Egypte n'était qu'un camp de dissidents ou une expérience sociologique de l'époque.
Mais sur que Benoît XVI en aurait perdu son latin dans toutes ces hérésies sur la nature du Christ, de toute façon à cette époque, ils parlaient encore grec et il n'y aurait rien compris.
D'ailleurs les médecins devraient lui traduire les actes scientifiques sur le VIH en une langue qu'il comprenne enfin, ou le mettre à son tour en exil dans une communauté noire, juive et Gay.

Fabien a dit…

Historiquement, il semblerait que les premiers préservatifs aient été faits de boyaux de moutons.

Que de conneries auraient pu être évitées si Marie avait pensé à en prendre un le jour où elle rejoignit Ephraïm, surnommé "le Bon Dieu" parmi les habitantes de Bethléem qui se partageaient ses faveurs, ce coureur de jupons, derrière un bosquet à la nuit tombante pendant que Joseph rassemblait les bestiaux qui peuplaient la crèche.

Benoît XVI et l'évèque d'Orléans n'auraient eu aucune connerie à raconter, et ils se retrouveraient tous sur ce blog pour écrire des conneries qui n'engagent que nous.