samedi 14 novembre 2009

Qui suis-je ?




Sans que l'on sache vraiment qui l'on est, il y a des visages, comme ça, auxquels on ne voudrait pas ressembler.

Etant moi-même issu d'une famille dans laquelle on n'apprend pas à dire "je t'aime" et dans laquelle exprimer des sentiments est aussi crédible que d'annoncer sa conversion au culte de Mythra, c'est tout naturellement que je suis en permanence soucieux de ce que les autres peuvent penser de mouââââ et de l'image que je peux leur donner, plus que de ce que je suis moi-même.
Aussi l'ombre d'un doute plane-t-elle plus souvent en permanence que parfois seulement.

Une femme qui me trompait pour assurer son plan de carrière m'accusa ainsi d'être jaloux, sentiment qui pour moi, bien que difficile à vivre, me semblait relativement adapté à la situation et encore plus relativement justifié, de ne pas avoir l'assise sociale de l'Autre, assise sur laquelle j'ai tendance à m'asseoir par nature, et d'être étroit d'esprit parce que je refusais un ménage à trois, simplement parce que gêné par les ronflements de l'Autre.

Pas plus tard que dernièrement, des personnes qui me furent chères s'inquiétaient de ma santé physique et morale, ce que je pris plus mal encore que la douleur lancinante de mon genou, seule douleur physique dont je puisse me plaindre à ce jour.

Pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, la mère de mes enfants m'informait avec tact et délicatesse que seule leur présence devant nous la retenait de me dire ce que je serais devenu sans elle. Aussi, par pure lâcheté, puisque mes enfants servaient alors de boucliers humains comme certains irakiens au temps de Saddam pour faire face aux frappes chirurgicales US, m'abstins-je de demander ce que je serais devenu sans ce divin soutien et ne sais-je toujours pas qui du psychopathe ou du SDF était mon avenir.

Pas plus tard qu'hier, suite à l'expression ici même de mon incompréhension face à l'incurie culturelle de mon fils d'un autre père, Fantômette, sa maman, me déclara tout de go que je devais quand même faire attention à ce que je faisais et à ce que j'écrivais. Je m'attendais à ce qu'elle m'annonce qu'elle avait porté plainte contre mes mains baladeuses qui souvent me font craindre qu'elle ne voit en moi l'incarnation du Gros Dégueulasse de Reiser, qu'elle n'ait fait un signalement de mes pulsions irrépressibles que je réprime et de mes déviances alors que lorsque je visionne un film X, c'est toujours hors de la présence des enfants et même généralement hors de la présence de Fantômette.

Non, Fantômette voulait simplement me mettre en garde sur l'image que nos enfants peuvent donner de moi auprès de leurs camarades, autres parents, grands-parents, amis, voisins, Renseignements Généraux et ministre de l'Identité Nationale, que je devrais cesser de jouer au Petit Grégory avec l'Asticot, et m'inquiéter que Petite Princesse et lui me surnomment le "gros mammouth croque-nibards", même si du haut de ses 9 ans Petite Princesse en est encore tout-à-fait exempte, de nibards.

Aussi, sans plus savoir maintenant qui je suis, psychopathe, obsédé sexuel ou Français moyen, je n'en demeure pas moins persuadé que les magasins Leader Price ont loupé leur campagne de pub', parce que franchement, ça coupe la faim de se dire qu'on pourrait finir par ressembler à Jean-Pierre Coffe.

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