Le miroir d'Hescher

J'aime ce blog. Mon blog.
Parce que c'est chez moi, mais un chez moi dont j'ouvre une fenêtre à celles et ceux qui  y viennent, anonymes, lecteurs ou lectrices de passage, fidèles ou voyageurs du hasard. Une fenêtre seulement, le reste s'appelle intimité, et n'appartient qu'à celles et ceux qui souhaitent la partager. Pas besoin de coupe-fil, on ne se bouscule pas au portillon.

Certains mots, certaines photos, possèdent un sens qui n'est compréhensible que d'une personne unique, je le sais, comme ceux qui cliquent par ici le savent.
Ca fait partie du jeu.

A la différence de cette photo, ce blog n'est pas l'image, même inversée, de ce que je suis. Pour cause de pudeur. Pour cause de dignité. Parce que j'ai cherché celui ou celle qui aurait écouté le vrai moi. Sans jugement a priori.
Il ou elle ne saura jamais qu'il ou elle aurait été celui-là.

Ce blog mourra un jour. Comme je m'éteindrai dans la solitude des infinis qui nous attendent, nous, pauvres mortels. Un infini qui n'est jamais qu'une fin. Un infini fini, je ne crois ni aux paradis, ni en la réincarnation, j'aurai simplement fait ma pirouette dans ce que l'on nomme Humanité.
Il n'y a que la mémoire, le souvenir, que quelques uns voudront garder de nous. Ils ne seront pas nombreux.
Tout doit disparaître.
Tout disparaîtra.

Je ne sais pas, qui de mon blog ou moi, mourra le premier.
Mais nous sommes destinés à nous éteindre, lui et moi.
La possibilité de tricher avec le temps, de planifier mots et photos, laisse une dernière chance de défier la fin inéluctable de ce blog et de l'auteur de ces clics numériques et de ces mots si souvent sans intérêt.

Peut-être ce blog est-il déjà mort.
Peut-être le scribouillard de ces lignes lui-même a-il déjà quitté ce monde.
C'est chouette, de pouvoir occuper un espace-temps virtuel qui nous fait exister.
Et de pouvoir faire la nique à ceux qui m'ont déjà tué.