
Baie de Nauplie, Grèce, cinq heures du soir, février 2005
"Cinq heures du soir, me semble-t-il maintenant, n'avait pas été choisi en vain ou pour la seule lumière dorée, le rêve avait été lui aussi éduqué : cinq heures, c'est l'instant où l'on peut se permettre de prendre du plaisir, lire, rêver, activités interdites aux premières heures du jour. Le rêve n'enfreignait pas les consignes, en respectait la lettre. Et bien qu'alors je n'eusse pas du tout relevé la puissance de l'information (de formation) contenue dans le récit sous la forme "lumière de cinq heures du soir", l'attribuant à sa seule mélancolique beauté, je dois bien avouer que cette pause rituelle de cinq heures rythme encore pour moi le temps, comme une respiration rendue soudain possible."
Anne Cauquelin, "L'invention du paysage", PUF
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