
Encore un prof' qui se plaint.
Relent de poujadisme professoral. C'est bien connu, ils ne travaillent pas et se plaignent tout le temps.
Depuis deux ans, je partage mon temps entre deux établissements. Une chance, il n'y a que quatre kilomètres, dix minutes de voiture au maximum, un luxe quand certains doivent faire une heure de trajet. N'empêche. Etre partout, c'est être nulle part.
Deux journées à préparer chaque soir, double classeur, double emploi du temps, une journée qui commence ici pour s'achever là. Chaque matin, c'est commencer une journée de travail dans un bahut en ayant déjà la tête à ce qui se passera dans l'autre, dichotomie des photocopies, des ambiances, conversations avortées avec les élèves, parce que les autres n'attendront pas, si l'on n'y prend garde, c'est double ration de réunions, les informations qui ne circulent pas, qui arrivent trop tard, c'est un peu être un satellite opérant une double révolution autour de deux astres distants, des collègues croisés salués chaque semaine sans jamais même avoir le temps de leur demander leur prénom ou ce qu'ils enseignent, sentiment souvent d'être un mercenaire chargé d'effectuer sa mission, rien que sa mission, parce que la suivante est ailleurs, regard incrédule de certains quand je leur souhaite bon week-end le jeudi midi et qui doivent penser que j'ai un emploi du temps en or, travailler seul tout le temps parce qu'il est impossible de se partager entre deux équipes, impossibilité de rien entreprendre à long terme avec les élèves en dehors du cours...
Petite fatigue de fin de semaine.
Photo, Montaillou, 2006
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