Du boulot loin de chez moi, mais je n'ai rien à y faire, pas d'enfants, pas de téléphone ni d'ordinateur à attendre, pas de réseaux activés malgré ce qui a pu être dit, je passe à l'élevage des moutons pour cause de grève d'aspirateur, Ebay qui bogue pour les dernières mises en vente (ben oui, j'arrête aussi, mais il faut faire le vide, et si vous êtes amateurs d'antiquités romaines, c'est maintenant ou jamais, on liquide, on brade), une déco à revoir, un jour. Dès que j'ai le temps, je vous fais une liste des DVD à ne surtout pas acheter. Ca peut toujours servir, compte-tenu de la hausse du prix de l'essence, de faire des économies. Ce qui n'est pas mal, en cas de nuit blanche, c'est de regarder "24 heures chrono" en temps réel. Si on s'organise bien, le temps d'une clope, il est effectivement 3 heures du matin quand la voix off annonce "Ces évènements se déroulent entre 3h et 4h du matin". La voix off oublie de rappeler que le réveil sonne à 7. Et de se rendre compte que Jack Bauer a eu le temps de se raser et a déjà perdu ses cernes et son accoutumance à l'héro. Trop fort, ce mec.
Quelques retours timides d'éditeurs scolaires sollicités pour travailler avec eux, les nouveaux programmes se profilent.
Toujours beaucoup de taf avec des élèves en deshérence complète, cinq de la même classe qui ont un problème relationnel plus que difficile avec le père. Quand la justice ne peut rien, l'école n'y peut pas grand chose. Alors j'essaie de les bichonner, de faire tampon avec des collègues parfois encore plus paumés que moi face à ces situations.
Sans donner de détails, c'est Zola au XXIe siècle en milieu péri-urbain. On devrait déjà interdire le divorce.
Déjà que j'hésite fortement ces jours derniers entre misanthrope et homo ;-)
J'ai commencé ce week-end "Cessez d'être gentil, soyez vrai !", un de ces bouquins où on se dit à chaque page "mais oui, mais c'est bien sûr, c'est tout moi, ça !". Et faut faire ci, et faut faire comme ça, on le lit une fois, on se dit qu'on prendra des notes à la lecture suivante. Jusqu'au jour où on se dira à quoi bon. Et puis m…, si je suis gentil, et pas méchant, sensible, émotif, serviable, à l'écoute, aux petits soins pour ceux que j'aime, ça fait quoi ? Il faut que je lutte contre ça ? Ou il faudrait que je sois une femme pour être ça ? homo ? et vivre comme ça ?
La souffrance fait déraisonner, souffle des mots qui ne sont pas raison. Il faut garder à distance les mots-maux lus, entendus, qui font mal tant ils peuvent être destructeurs. La vie ressemble à un atterrissage à Venise en plein brouillard de février, visibilité nulle, on passe au pilote automatique. Pas de main à serrer en cas de crash. Il faut s'interdire d'espérer, gérer le froid des os et le quotidien qui n'a d'autre sens que l'enchaînement des jours. Pour la première fois de ma vie, je crois, je n'attends pas les vacances. Oublier que cette purée de poix masque la place Saint-Marc et le Rialto. Parce que vacances, week-end, sorties, avaient un nom, une présence, une prestance, un parfum. Je pourrais bien en acheter un flacon, un bidon, de ce parfum, que ça n'y changerait rien. Pour bien faire, j'ai regardé hier soir "A la folie, pas du tout", avec Audrey Tautou dans son rôle, son personnage, de jeune fille benoîte et heureuse, toujours le même, mais mythomane et érotomane. Qui vit une autre vie dans sa tête. Et franchement, j'ai pas envie, pas envie du tout, de sombrer, dans l'espoir et la mythomanie. Le plus difficile, c'est bien encore de s'interdire l'espoir. De s'efforcer de désespérer. Un comble.
La vie ressemble à un tableau de Gustave Moreau, une jeune fille flottant entre deux eaux aux couleurs sombres et indéfinies, les yeux fermés, sans que l'on sache si elle dort ou si la vie l'a déjà abandonnée, ni même si la robe qui lui colle au corps est celle du désir ou d'un linceul, si les fleurs parmi lesquelles elle baigne la bercent ou l'accompagnent dans sa dernière dérive.
Depuis des jours, bientôt des lunes, parce qu'il faut les vider, les essorer de leur magie, des contextes, des instants, des lieux, des espaces et des espaces-temps, mes photos ne sont même plus belles, je ne dois plus écrire ici pour personne, et j'ai encore moins à dire. De moins en moins envie. Trop de mots épidermiques. Trop de mots sales quand les sentiments peuvent être si beaux.
Spiderman ne vole plus, il a la vie qui lui colle aux semelles.
Ah si, vous avez vu, l'invasion américaine de l'Irak aurait coûté 3.000 milliards de dollars. Une paille, quand même.
Ca fait peur, quand on pense à ce qu'aurait pu financer cet argent.
5 commentaires:
Moi aussi j'ai lu "Cessez d'être gentil"...enfin j'ai capitulé à la moitié. Un copain prof qui me l'avait recommandé en pronant la communication non violente...je vais rester violente, je crois, quand le tout s'apparente à du coaching moral.
Bon courage et tu es bien lu, alors continue!
Nat
Ben non, faut pas t'arrêter. Une fois posé, tu as encore des choses à dire. On aime bien.
Et puis ça reste un lien entre vous.
A plus
Florent
Merci, et, merci. Oui, il faut croire que j'avais des choses à dire-écrire aujourd'hui. Pour le reste, je ne sais pas si j'ai envie d'être moins gentil. Pas sûr. Peut-être juste paraître moins méchant.
c'est mieux quant il y a qu'1 photo, trop prise de tète !
T.
C'est pas grave, mister T. Des fois j'écris pas, des fois j'écris, maux de cœur, mots de tête.
C'est un peu comme dans les albums, il y a du texte et des images ;-)
Enregistrer un commentaire