jeudi 19 mars 2009

La bonne porte


Z'avez vu, je deviens un clignement d'oeil.
J'suis là, j'suis plus là, j'suis là, j'suis plus là...
J'suis pas là souvent, et Fantômette en suppléante zélée entretient ce blog.

En bon quadra du XXIe siècle à qui on ne la fait plus parce que la vie l'a déjà fait, je sais qu'il y a des mots dont il faut relativiser le sens : toujours, jamais... Même s'ils gardent tout leur sens.

En ce moment, ce sont les mots hier et demain qui prennent tout leur sens. Certes, j'ai déjà connu ça il y a une quinzaine d'années, j'étais alors jeune, beau, plein d'allant, la vie était pleine de promesses et je faisais plein de promesses à la vie, sans compter certaines promesses qu'on fait à 20 ans pour les trahir à 21, j'osais encore me promener torse nu sur la plage en espérant provoquer de la sorte une bouffée phéromonale et hormonique chez quelque baigneuse solitaire, je cachais mes derniers relents d'acnée derrière des lunettes de pilote d'hélicoptère et une barbe naissante qui me donnait un air de Chubaka atteint de la gale, bref, c'était la belle vie, et je finançais ma vie de nétudiant en faisant des corrections de manuscrits dans l'édition, que je passais prendre le vendredi soir pour les rendre le lundi matin, pour un week-end de nuits blanches et une petite enveloppe de billets qui permettaient de voir venir la semaine à venir.

Et en ce moment, je peine à organiser dans ma tête, entre sélinité précoce et responsabilités adultes, un emploi du temps qui intègre les enfants, la vie de famille, une vie de couple, une vie professionnelle, et mes activités d'écrivant-correcteur de manuels scolaires. Parce que je retrouve le sens des mots hier et demain. Je retrouve l'espace-temps de la fabrication du livre.

Chaque jour arrive le même mail : Demain, on vous envoie les épreuves. Sauf que demain, ça veut dire après-demain, voire le demain d'après-demain.
Sauf que du coup, le travail à rendre pour demain devient à rendre pour hier. Qu'il faut intégrer qu'hier est demain, que demain est vraiment lointain, même si hier est déjà derrière, mais qu'il ne peut y avoir d'hier avant demain tant qu'on n'aura pas reçu les fichiers demain.
Vous vous y retrouvez, vous ?

Moi non, mais si je n'étais pas là hier, j'essaierai de repasser demain.

3 commentaires:

fan a dit…

Je m'y retrouve complètement! (sauf pour le coté chubaka sur la plage :op) J'ai ces derniers temps toujours plus d'écrits à fournir, et rien à faire, quand je dis demain...on me répond hier, quand je dis dès que possible...on me répond déjà trop tard.
Je m'embrouille dans les priorités et ne sais plus à quel temps me conjuguer. :o/

Anonyme a dit…

Le stress est presque fini et c'était dur pour tout le monde. Le résultat sera visible. Chapeau pour ta constance et ton sérieux dans ce boulot!!!

Fabien a dit…

Plus de mails, plus de Chronopost à guetter, de fichiers à rendre pour la veille, de lectures conjointes de fichiers Word, pdf et papier, on va se faire une sélection de DVD à regarder pour décompresser.

Merci za toi, Fantômette, pour ta patience, ton aide silencieuse malgré la maladie, ta présence, tes remarques, tes idées, tes rires, tes corrections...