
Moi, je m'offre ici une récré dans une journée encore bien remplie.
Vous savez quoi ? Toulouse est une ville rose. De peu, de pas grand chose, rien à voir avec le score de Martine Aubry à Lille, mais n'empêche. On verra ce que fera le nouveau staff. Doit y avoir un modus vivendi entre les sortants et les entrants, le temps de vider les bureaux, de ranger les armoires, de trier les dossiers, de remplir quelques camionnettes fantôme, sait-on.
Procès d'intention.
Sinon ? Taf, taf, taf, depuis ce matin 8h30, et c'est pas fini. En plus, Petit Prince et Petite Princesse me guettent. Ils sont passés tout à l'heure et m'attendent sur MSN. "Dis, tu te connectes, hein papa, tu te connectes dès qu'on rentre".
Et mon boulot, les Trolls ? Et votre boulot à vous ?
J'aime bien mettre les élèves face à eux-même. Ce matin, vie de classe, on va préparer le conseil de classe de demain. Je leur distribue leur bulletin du trimestre, mais coupé, massicoté, rogné, seulement les notes, avec pour consigne de rédiger eux-même l'appréciation de chacun de leurs prof's. J'aime voir, et leur montrer, combien le regard sur eux qu'il nous prêtent peut être faussé, sévère, peu complaisant et très déshumanisé.
Puis des cours, des corrections, des réunions, des discussions à propos d'élèves en difficultés. Pourquoi, quand on creuse un peu, quand on gratte le vernis de l'échec scolaire qu'on aime leur passer pour se rassurer, on tombe toujours ou presque sur des problèmes familiaux, sur des vies difficiles, des enfances brisées dans l'œuf ?
Devoir de mémoire ce matin, une minute de silence à la mémoire de Lazare Ponticelli, dernier poilu français. Vous saviez, vous, que le dernier poilu allemand, Erich Kätsner, est mort en début d'année à 107 ans, dans l'indifférence la plus totale ? Et qu'il n'y a pas, en Allemagne, de liste nominative des vétérans de la Grande Guerre ? Quelle mémoire honorons-nous ? Celle d'une boucherie et des hommes qui y ont été menés ? Celle d'une victoire, d'où serait nécessairement exclue la mémoire collective allemande ?
Je dois encore préparer un corrigé d'examen blanc à mettre en ligne sur mon site pro, pour mon second bahut. Ca porte un nom, maintenant, on nous appelle les flexiprofs.
Le facteur m'a déposé un cadeau que je me suis offert avec un bon d'achat, une superbe tablette graphique format A6, exactement dimensionnée pour mon bureau, parce que mon espace de travail, ici, c'est un peu comme dans la chanson "tout est mini dans notre vie" de Jacques Dutronc. Juré, dès que je maîtrise, j'abreuve ce blog de mes œuvres. En attendant, la photo, c'est un photomontage du musée Van Gogh à Arles.
8 commentaires:
Votre vie a l'air si palpitante ! Et comme vous le racontez bien. Vous donnez vraiment envie d'être votre élève ou votre amie ou votre compagne.
Réponse à un(e) anonyme : la dernière place citée (celle de compagne) étant occupée, je peux me renseigner pour savoir s'il reste une place en 4e ou en 3e ;-)
Quant à savoir si ma vie est palpitante, c'est peut-être ma manière de l'écrire qui la rend ainsi.
A moins qu'il ne faille voir une pointe d'humour dans ce qualificatif de "palpitante" ?
c'est l'effet quoi déjà ?!... zut, j'oublie mes classiques!
je crois que c'était l'effet Impulse, elle était bien bête cette pub, mais... efficace. La preuve
"Repulse", parfum masculin qui repousse les femmes les plus belles, les chiens, les poux, détartre et rend l'haleine fraîche.
Faut que je fasse attention à le consommer avec modération.
Accompagné d'armoise, il donne un excellent Génépi, mais rend aveugle comme l'alcool de bois. A haute dose, peut provoquer un delirium tremens : les victimes sont alors prises d'hallucinations et voient Jacques Balmat gravir le Mont-Blanc sur un mobylette jaune au logo de "La Poste" en s'écriant
— Boutons les Anglais hors de France.
Dans les cas les plus graves, les victimes ont vu Sarkozy s'élancer en parapente de la Roche de Solutré en s'écriant
—la barre à gauche, la barre à gauche…
avant de s'écraser mollement dans les ronces.
L'hospitalisation est dans tous les cas nécessaire, les séquelles en général graves.
Dans le Midi, "Repulse" sert également à la fabrication de Pastis de contrebande, mais les Marseillais sont immunisés.
Ouaip, la palette graphique je l'ai vue...pas beaucoup servie, mais on va remedier à ça.
Avec quelques vrais crayons aussi.
Ca va faire du bien.
Hum, cet article posté ici avait donné lieu à tant de débats, m'accusant de "dragouiller" sur internet, que c'en est a porteriori risible.
On va se détendre à coups de fusains, de crayons, peintures et palettes graphiques.
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