vendredi 29 août 2008

Ton père, c'est pas Nicolas ?


Pas plus tard qu'hier soir, je suis allé dîner au restaurant avec une jeune femme, une little mermaid de mes connaissances, en tête-à-tête, ce qui constitue la version belge du 69, espérant que la soirée se poursuivrait bien naturellement sur un sixty nine à la française, conformément aux règles de la bienséance qui veulent qu'un homme ne fasse pas chauffer sa carte Gold au restaurant simplement pour en admirer les reflets dorés dans les yeux de l'invitée avant un merci poli et un bisou furtif. Rompant avec les habitudes vestimentaires du moment, j'avais ressorti un pantalon noir de toile légère et, assumant ma part de féminité débordante, une chemise rose.

Avait-elle lu mon billet d'hier sur la propension de la gente féminine à se perdre même en milieu connu, toujours est-il que ladite jeune femme m'invita à venir la prendre à la sortie du bureau. Invitation que j'acceptais pour deux raisons, la première étant qu'elle devrait, même en cas de prise de bec, de panne de mon sex appeal ou d'endormissement prématuré de ma part, me demander de la raccompagner chez elle si le service était suffisamment lent pour que le service des bus soit suspendu. Secundo, je préfère toujours ça que de devoir me garer deux pâtés de maison plus loin "passque tu comprends, je veux pas que mon patron-mon mari-mon-fils-ma mère-mon cousin (rayer la mention inutile) me voie monter avec toi".

La porte s'ouvrit sur une jupe que j'en avais jamais vue. Une longue jupe noire zippée de haut en bas qui enveloppait ses hanches larges, dotée d'un zip en haut et en bas. D'un coup, je me suis égaré dans des pensées malsaines et lubriques, m'imaginant ouvrir cette jupe et la retourner pour en faire un tchador ou la cape de Fantômette, un vieux fantasme que je cultive depuis qu'à ma prime adolescence j'ai cessé de lire et relire la série.

Fantasme que j'abandonnais bien vite du fait du choix du restaurant. Non que la cuisine y soit mauvaise, la note trop salée ou le service (vraiment) trop lent (merci encore à la serveuse qui fit rater le dernier bus à mon hôte de cette soirée). Non, simplement, l'originalité du positionnement commercial de ladite entreprise de restauration en salle repose sur la nécessité pour le client de se rendre à la cave à vin pour choisir lui-même le breuvage qu'il souhaite consommer. Et c'est là que tout a dérapé, en raison de la confrontation de deux cultures œnologiques par trop éloignées, lorsqu'après avoir expliqué à la Belle comment, en cas de non connaissance des vins proposés, j'opérais mes choix par un croisement subtil et savant de la simplicité de l'étiquette ornant la bouteille et de son prix, celle-ci me rétorquant que de toute manière, elle ne buvait rien à moins de 12 degrés. Nonobstant l'acceptation de son choix, rappelez-vous que je me voyais poursuivre la soirée avec Fantômette, l'icône de mes premiers émois amoureux, elle empoigna le tire-bouchon vers lequel je tendais la main comme si je m'apprêtais à me saisir de son sac à main ou de son téléphone portable, pour déboucher le fameux 12° d'un geste auguste avant de rejoindre notre table tenant la bouteille à la main telle Moïse son bâton ou Louis XIII son sceptre.

Ceci dit, la bouteille fut bonne, la soirée aussi.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

A la fois, le vin est bon pour la santé, souviens-toi:
La théorie du mouton

"Un troupeau de moutons ne peut se déplacer qu'à la vitesse du mouton le plus lent. Quand le troupeau est pourchassé, ce sont les plus lents et les plus faibles qui sont attaqués en premier. Cette sélection naturelle est bonne pour le troupeau en général, parce que la vitesse du troupeau augmente à mesure que les plus lents et les plus faibles sont éliminés.
De la même façon, le cerveau humain ne peut fonctionner plus vite que ses cellules les plus lentes. Comme on le sait aujourd'hui, la consommation d'alcool détruit les cellules du cerveau. Naturellement ce sont les cellules les plus les lentes et les plus faibles qui sont détruites en premier. On peut donc en déduire que la consommation d'alcool élimine les cellules les plus faibles, rendant ainsi notre cerveau de plus en plus performant. Ce qui explique pourquoi on se sent toujours un peu plus intelligent après 4 ou 5 apéros."


Donc fantomette ayant lu cette théorie il y a longtemps, s'est empressée de rétablir son cerveau à un niveau de compétence acceptable...pour assumer une conversation en tête à tête avec toi.
Une preuve d'amour quoi!

Fabien a dit…

Mais Fantômette n'a pas à s'imbiber le cortex au Syrah pour soutenir une conversation avec un agrégé d'occaze, elle s'en sort très bien.

fan a dit…

Dis, tu vas l'accompagner à IKEA Fantômette hein ? :o))

Fabien a dit…

Bon, en fait, Fantômette et l'héroïne de mon délire sur une soirée chez Ikéa ne font qu'une, nous avons donc déjà arpenté de concert les couloirs du temple de la consommation mobilière, voir le post du 30 août.