vendredi 21 novembre 2008

L'œuvre de Dieu, la part du Diable


Je plagie un titre. J'aime bien les titres de livres qui en quelques mots résument des années voire des siècles d'interrogations métaphysiques. J'aime bien John Irving.

Bon, vous connaissez l'histoire, que vous ayez ou non fait du catéchisme au cours de votre prime jeunesse à l'heure de plus grande malléabilité de votre esprit enfantin ou plus tard à l'occasion d'une crise d'adolescence post-traumatique lorsque qu'une photo tombée d'un album vous a fait prendre conscience que ben oui, Maman avait été jeune et belle, avant, surtout que c'était la mode des mini-jupes et des bottes genre Barbarella. Avant vous.

De cette interrogation fondamentale, la beauté fanée de Maman, sont nées deux grandes passions, l'une pour Freud dont vous poursuivez la lecture depuis 20 ans avec un psy qui vous prend 40 euros pour vous écouter réciter Le complexe d'Œdipe à haute voix chaque semaine, l'autre pour la Bible et les enseignements divins que vous annonez chaque soir sous un rosaire en plastique Made In China mais béni à Lourdes.

Ce qu'il y a de bien avec la Bible, c'est qu'il y a les réponses à tout. Encore mieux que C'est pas sorcier ou le concours Lépine. Prenez le canal de Suez. C'est en relisant la Bible que Ferdinand de Lesseps, fondamentalement anti-clérical et saint-simonien éclairé, a décidé de démontrer que la marine à vapeur naissante pouvait trouver là la solution à ses problèmes. Puisque Moïse avait ouvert les eaux de la Mer Rouge pour y faire passer son peuple et noyer les armées égyptiennes, il ouvrit le désert du Sinaï pour y faire passer ses bateaux et le faire nationaliser par les armées égyptiennes de Nasser. Ainsi prit-il sa revanche, Ferdinand.

La Bible, c'est mieux que le catalogue Manufrance de quand j'étais petit à l'apogée de la métallurgie française. Y a tout.
Prenez le monde. En sept jours chrono, dans la Genèse, Dieu a tout fait. Il a créé l'Univers, séparé les eaux de la terre, créé les nuages, les poissons, les oiseaux, les grenouilles, le muguet et les ronces, la variole et l'acnée, l'Homme, et le septième jour, sa mégalomanie satisfaite, il s'est endormi au milieu de tout ça.
Sauf que c'était sans compter sans Satan, ce petit être maléfique et sournois qui avait assisté au spectacle en observateur attentif et ingénieur process compétent.

"Or, donc, Dieu au septième jour s'assoupit au milieu du Paradis terrestre qu'il venait de créer, quand Satan intervint. Le Malin lui fit remarquer que sa Création était certes parfaite, mais incomplète. puisque non seulement hommes, gnous, tigres et blattes qu'il venait de créer ne pourraient pas vivre en paix et qu'une chaîne alimentaire allait nécessairement s'imposer vu qu'il n'y avait ni Mac Do ni Pizza Hut à l'horizon, et que seules les blattes s'en sortiraient parce que ni les hommes ni les tigres n'allaient se battre pour les bouffer.

De plus, lui fit remarquer le Diable, t'es pas franchement Malin. Certes, tes créatures vont vivre, bouffer, et vieillir, mais aussi dépérir et s'éteindre dans une homosexualité débridée, vu que t'as oublié les femelles. Objection à laquelle Dieu répondit qu'il avait fait son taf, qu'il s'en foutait puisque Lui trouverait une femelle qui lui donnerait un Fils, qu'il avait déjà passé un deal avec la corporation des charpentiers, que ça allait foutre un beau bordel en Palestine et qu'ensuite Aryens et Monophysites allaient se foutre sur la gueule pendant des siècles puisque de toute façon, il ne reconnaîtrait pas son gosse qui serait déclaré de Père inconnu.

T'as qu'à t'y mettre un peu, toi aussi, dit Dieu à Satan, qui jusque là était demeuré spectateur de la Genèse et rigolait doucement dans son bouc pointu devant les incohérences de la Création, genre joueur débutant sur Age of Mythology, peuplant l'Afrique de populations pauvres, analphabètes et… noires pendant que les Européens décrocheraient tous les prix Nobels avant de mourir de cholestérol.
Et Satan se mit à l'ouvrage. Aussi fit-il ce qu'il savait le mieux faire, lui qui en attendant son rôle s'adonnait quotidiennement aux mots fléchés Télé7 Jeux et au modelage Mako-moulage-poterie, sculpta le corps de la femme, mieux encore que Jean-Paul Gauthier, futur messie, sculpta le corps de l'homme. Et on peut dire que ce fut une réussite totale.

Dieu, jaloux, lui fit remarquer que c'était en effet très beau et lui demanda ce qu'il allait mettre dedans, vu qu'on trouvait les mêmes en plastique sur tous les sites spécialisés sur internet. Satan bourra alors le corps de la femme avec tout ce qui lui tomba sous la main, entrailles, bas-morceaux, ovaires, entrecôtes et filets-mignons, puis lui sculpta un cœur et un cerveau.
Dieu, dégoûté, s'en fut et ne revint jamais, laissant aux hommes le soin de se démerder avec les femmes."

Tout ça pour dire que l'autre jour, tout en travaillant, j'ai relevé deux extraits de dialogues hautement philosophiques au sujet des femmes dans Mission Impossible II que regardait Petit Prince :

"Pour coucher avec un homme et lui mentir, c'est une femme, elle a tout l'entraînement nécessaire."

"Tu connais les femmes, Hunt, elles sont comme les singes. Elles ne lâchent pas une branche avant d'en avoir saisi une autre."

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Puisqu'on est dans les répliques qui tuent...
Qu'aurait fait la femme sans l'homme?
Elle aurait élevé un autre animal

J'arrête là pour aujourd'hui...;)

Fabien a dit…

Chère mademoiselle Fantômette,
fut-elle créature du Diable, rien, rien de négatif sur la femme ou les femmes n'est sorti ni de ma bouche ni de mon clavier.
Quand on sait que blattes, lombrics, limaces, hommes et méduses sont des créatures de Dieu, on se dit que Satan n'aurait pas fait pire. Sûrement pas.
Je crois moins en Dieu qu'en Julien Clerc quand il chante "Femmes, je vous aime".