jeudi 17 décembre 2009

A pas de moineaux

 
 

 
 
Ne comptez pas sur moi aujourd'hui pour vous livrer un pamphlet sur la politique de notre gouvernement et de ses sbires, pour m'épancher sur mon potentiel érotique digne de celui d'une huitre de saison ou pour vous narrer comment Fantômette frigorifiée tente vainement de faire une réussite sur l'ordinateur tout en maintenant sa main et la souris sous la couette, couette remontée jusque sous les yeux, ce qui me donne l'impression de partager le lit d'une affiche de propagande gouvernementale de lutte contre le port de la burka.
Encore que les points 2 et 3 sont peut-être liés. Faut voir.

Non, en ce jour 17 décembre, je suis colère. Parce que.
Aujourd'hui est un anniversaire que nous entendions marquer dignement par une escapade tunisienne et nomade au milieu des sables du Sahara, la main dans la main avec réveillon sous les étoiles au milieu des dresseurs de dromadaires.
Ben même pas. Plus de place.

Ne restent que la Suisse, qui ne manque pas de minarets, mais de sable chaud, et l'Afghanistan, mais les avions sont actuellement monopolisés pour les gouvernements français et britannique. Peut-être ne méritons-nous pas de passer le réveillon du Nouvel An sous le ciel de Kaboul.

Et d'abord, en termes d'émission de CO2 à l'heure de Copenhague, et compte-tenu de leur espérance de vie à compter du moment où ils posent le pied sur le tarmac d'un aéroport afghan, les Afghans eux-même méritent-ils qu'on les raccompagne ainsi chez eux, aux frais des contribuables français et sous escorte policière.

Franchement, la question se pose. Posez-vous la question. Avant qu'Eric Besson ne vous la pose et que nous fassions plancher nos chères têtes blondes sur des exercices semblables à ceux sur lesquels les nazis faisaient travailler les petits Allemands en leur temps, sur le coût financier et social des handicapés, chômeurs et autres homosexuels.

Donc me voilà colère, plus d'avions pour Djerba, et je me dis comme ça que si ces Afghans ne venaient pas polluer nos bois et nos campagnes de leurs tentes de récupération et de leurs feux de camp, peut-être, peut-être le gouvernement aurait-il pu libérer quelques avions pour la Tunisie.
D'autant que je suis certain qu'il y a bien quelques clandestins et autres sans-papiers tunisiens.

Donc chers lecteurs et (très) chères lectrices, j'en appelle à votre civisme et à votre participation pleine et entière au maintien de notre Identité Nationale Sacrée : dénoncez immédiatement tous les Tunisiens clandestins de votre connaissance, ce qui soulagera déjà votre conscience, vous pouvez le faire de manière anonyme et en toute franchise postale, et si vous croisez un jeune Tunisien la casquette à l'envers et qui s'adresse à vous en verlan, en oubliant de baisser les yeux et de vous appeler "Sahib", piquez lui ses papiers et accompagnez-le au poste de police le plus proche. Il n'y a plus de place sur les charters pour la Tunisie, encourageons le gouvernement à en programmer d'autres.

Je suis colère, mais bon anniversaire à nous quand même, et à notre histoire qui avance à géants pas de moineaux. En fait de moineaux, ça doit être les flamants roses et hérons du chott el Jerid.

En attendant un autre anniversaire dans les jours qui viennent.
 

2 commentaires:

Fantômette a dit…

A pas de moineaux, on a construit notre nid. On y bien et pour longtemps.
En espèrant te redonner un sourire.

Fabien a dit…

Pas à pas, en évitant les bâtons qu'on nous met dans les pattes.